

Mon Baccalauréat en poche, direction La Chambre syndicale de la couture parisienne pour un CAP de modiste. Cette formation s’est faite dans l’atelier de Mme Josette Desnus ( une fille du quartier qui a grandi rue Saint-Sabin ) , 7 ans passés à apprendre le métier de la haute mode dans la tradition française, puis 7 ans passés à Londres à apprendre la modernité de la haute mode auprès de Mr Philip Treacy.
Le 31 bis de la rue des Tournelles, c’est un couple d’amis et leur chien Twenty qui l’ont repéré. Je rentrais de Londres, un nouveau challenge m’attendait. J’avais décidé de m’installer, le projet d’entreprise avait pris forme, il me manquait un lieu. La boutique, elle, attendait une nouvelle activité. Après des travaux, en octobre 2002 j’ouvrais ma boutique de modiste. A l’étage le salon pour recevoir la clientèle, au sous-sol, mon atelier.
Cette partie de la rue n’est pas très passante. Je ne cherche pas forcément la clientèle « lèche vitrine ». Mon travail est un peu particulier. Il n’y a rien à vendre ! Ou plutôt si, mais tout est fait sur mesure. Tout s’élabore avec la cliente, en fonction des ses envies, de sa tenue et de la circonstance. C’est le bouche à l’oreille qui a permis de développer mon activité. C’est aussi le travail avec les couturiers, les coiffeurs qui a aidé à me faire connaître dans le monde de la haute couture et de sa clientèle.
Je fais ce que l’on appelle de la haute mode. Chapeaux, parures de tête, coiffures de mariées réalisés sur mesure, il s’agit de pièces uniques et tout est fait à la main . La cliente vient avec un désir et moi je le réalise. Après un premier rendez-vous, c’est la recherche des matières, j’élabore un prototype qui au fil des essayages prend forme, un chapeau ou simplement une parure de tête qui doit s’accorder et mettre en valeur ma cliente.
Je me plais beaucoup dans le quartier Beaumarchais. C’est un quartier chic avec la place des Vosges, ma clientèle a ses habitudes rue du Faubourg Saint-Honoré ou avenue Montaigne. Mais ici l’activité se passe 7 jours sur 7 et presque 24 heures sur 24 ! Le quartier attire touristes et parisiens, c’est un quartier très dynamique dans ses propositions qu’elles soient de bouche, d’habillement ou d’art. Il y a un mélange riche de tradition artisanale et de modernité.
Et voilà je suis dans ma 9e année d’activité rue des Tournelles, le travail en sous-sol et l’impossibilité de pousser les murs me laisse réfléchir à un redéploiement de mon activité, mais quitter le quartier Beaumarchais, non !
31 rue des Tournelles
75003 Paris